La notion de bioaérosol et du temps de séjour dans l’air du COVID-19 est un sujet qui se pose dès à présent. Il faut rester très prudent sur ce sujet tant qu’aucune étude sérieuse ne prouvera si le COVID-19 est capable de rester quelques heures en suspension dans l’air. Cependant, on remarque déjà que la question du fonctionnement des climatiseurs dans les restaurants se pose, avec probablement l’arrêt de ces derniers pour cet été.
Les climatiseurs fonctionnent en recyclage total. De ce fait, ils pourraient participer à la dissémination du virus dans un endroit clos (bureau, restaurant, salle de classe…). On peut très bien envisager que des particules virales émises proches du climatiseur puissent être, par courant aéraulique, transportées vers un autre point du local. Une personne d’un point « A » pourrait alors contaminer une personne d’un point « C » et ce, à plus de deux mètres. C’est le principe même d’un aérosol qui peut être transporté sur des distances de quelques mètres.
Dans tous les cas, la ventilation des espaces clos est un sujet à étudier lors de la reprise d’activité où la ventilation est assurée de manière exclusivement mécanique.
Concernant l’entrée de l’air dans les locaux et le temps de séjour éventuel du virus dans l’air, il sera conseillé de couper toute ventilation fonctionnant en recyclage partiel et en recyclage total et de passer les installations aérauliques en tout air neuf. En cas d’infaisabilité, il faudra s’intéresser à la filtration dans les centrales de traitement d’air et envisager d’augmenter son efficacité avec des filtres HEPA.
Une vigilance toutefois quant à la tentation de couper la ventilation mécanique dans les locaux : s’assurer d’une ventilation naturelle par ouverture des fenêtres.
En effet, la ventilation mécanique tout air neuf participe au renouvellement de l’air des locaux et à l’élimination des contaminants de type gazeux et particulaires présents. La cinétique d’élimination des contaminants contenue dans l’air est un facteur essentiel dans le traitement de l’air.
Pour toutes particules biologiques transmissibles par voie aérienne, le renouvellement de l’air d’un local reste primordial. Plus celui-ci est élevé, plus le temps de séjour des particules dans l’air est faible, moins le risque de contamination est élevé.
La réglementation impose déjà un minimum d’air neuf à garantir par heure et par personne, notamment, pour l’élimination du dioxyde de carbone que nous produisons lors du phénomène respiratoire.